En 2024, Paris, ville de la Tour Eiffel (construite en deux ans pour l’Exposition Universelle de Paris 1889 et initialement nommée « Tour de 300m ») va accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques...Tandis que Doha, bruisse déjà de l’ouverture de la Coupe du Monde de Football.
A environ 600 jours des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, reconnus comme le « plus grand événement jamais organisé en France », qui se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024 et à quelques jours de l’ouverture de la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar, il est à nouveau d’actualité de parler d’architecture éphémère.
Les projets d’architecture éphémère en lien avec une manifestation culturelle, technologique, commerciale ou encore sportive vont s’adapter à cette temporalité courte à chaque étape de leur cycle de vie ; de leur conception, durant leur construction utilisant des matériaux faciles à construire, durant leur utilisation et jusqu’à leur déplacement, leur déconstruction ou leur réemploi.
Qu’est-ce qu’une architecture éphémère ?
Cette architecture peut se définir autour de deux caractéristiques, qui la singularisent.
En premier lieu, l’absence de l’obligation de solidité, ce qui autorise un choix de matériaux périssables et la mise en œuvre de techniques de construction propres.
Le second trait repose sur le fait que la construction éphémère possède une vocation bien particulière, « éphémère » ne signifie nullement provisoire.
La temporalité de l’ouvrage autorise alors une grande créativité, encourageant les constructions audacieuses. Ces réalisations s’inscrivent alors souvent à la pointe de l’innovation en matière de techniques et de choix de matériaux. Expression de la modernité de « l’époque » elles sont, en quelques sortes, une signature culturelle.
Les origines de l’architecture éphémère
On retrouve les constructions éphémères chez les Égyptiens et chez les Romains. Elles auront comme manifestation principale l’élévation d’arcs de triomphe en l’honneur de généraux victorieux. En Europe, cette tradition de construction d’arc perdurera au moyen âge, pour honorer la venue d’un souverain dans une cité.
Puis les habitudes évoluent, l’éphémère prend de l’ampleur. Ainsi, à la Renaissance, lors du passage d’un monarque dans une ville nouvelle, celle-ci se voit entièrement transformée. Petit à petit les célébrations évoluent à l’occasion de célébrations religieuses plus que militaires.
Avec l’avènement des temps modernes, les bouleversements sociaux-culturels, industriels, scientifiques et techniques, le retentissement de ces manifestations va dépasser le cadre de la cité.
Aujourd’hui, les grandes villes et capitales mondiales entrent en concurrence pour organiser les expositions universelles et les compétitions olympiques. Les constructions érigées à l’occasion de ces manifestations deviennent alors de véritables vitrines nationales, en plus de constituer un vecteur de développement économique et social durant un laps de temps défini.
2022 et 2024 nous fournissent des exemples emblématiques
A Paris, place Joffre, le Grand Palais Éphémère a ouvert ses portes en mai 2021, pour une durée de 4 ans, le temps de réaliser les travaux de réhabilitation du Grand Palais. Cet ouvrage en bois de 10 000m², installé sur le Champ-de-Mars, conçu par Jean-Michel Wilmotte, permet d’accueillir un public important, dans un bâtiment performant et confortable. Il accueille de nombreuses manifestations et événements, dont en 2024 pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, les épreuves d'Escrime et de Taekwondo.
Par ailleurs, dans le cadre de la Coupe du Monde de Football 2022 (du 20 novembre au 18 décembre 2022), le Qatar a construit à Doha le « Stade 974 », dénommé aussi « Ras Abu Aboud Stadium », stade éphémère et transportable, à partir de conteneurs. Dotée d'une capacité d'environ 40 000 places, cette enceinte a été imaginée par le cabinet d'architecture norvégien, Fenwick Iribarren Architects.
Les enjeux des constructions éphémères
Inscrits dans des délais impératifs, les réalisations éphémères ne tolèrent aucune perte de temps et nécessitent donc une productivité maximale. La gestion du planning, de l’optimisation des interventions et de la réactivité dans les échanges d’informations, vont donc s’avérer des enjeux cruciaux pour maîtriser délais et coûts.
Les constructions éphémères sont aussi placées au cœur de véritables défis technologiques où l’historisation et la transmission des données sont stratégiques pour faciliter l’exploitation et la maintenance en toute sécurité pendant la durée de l’événement.
S’agissant de projets de grande ampleur, ils nécessitent souvent de coordonner des équipes issues de différentes nationalités et dans ce cadre, le numérique, via la plateforme collaborative Kairnial, aura alors la vertu d’être un langage commun permettant de fluidifier les échanges d’informations et de documents.
Sources :
WIKIPEDIA, PARIS2024, UNIVERSALIS, ARCHITECTURE COMMERCIALE, PARIS, WIKIPEDIA, OSTADIUM et CNDB
