EG ou MOA : qui devrait imposer et gérer l’outil de pilotage du chantier ?

Exécuter un projet de construction requiert différentes ressources, implique de multiples acteurs et nécessite de s’assurer du travail entrepris à tout instant afin de confirmer que tout se déroule correctement. Afin de réaliser ce suivi plus simplement, il n’est pas rare d’utiliser un outil de pilotage. Utilisé par l’ensemble des intervenants impliqués dans la réalisation d’un ouvrage, ce dernier sert principalement d’aide à la décision. Il regroupe les plans d’action et indique souvent les écarts en temps réel avec les objectifs. Dans la majorité des cas, c’est l’entreprise générale (EG), utilisatrice finale de l’outil de pilotage, qui sélectionne la solution de suivi de projet. Or, les données appartiennent au commanditaire du projet, soit au MOA (maître d’ouvrage). Lui seul est présent durant toutes les phases du projet tandis que l’EG travaille uniquement en exécution des instructions des clients. Entre EG et MOA, qui devrait réellement imposer et gérer l’outil de pilotage ? Toutes les réponses dans notre article.

Qu’est-ce qu’un outil de pilotage ?

Un outil de pilotage est un dispositif (logiciel, plateforme numérique, etc.) qui tend à faciliter la mise en place d’actions et la prise de décision afin d’atteindre les objectifs fixés et d’être le plus performant possible. Outil stratégie et opérationnel, l’outil de pilotage permet de : 

• collecter des informations ; 
• produire des tableaux de bord ; 
• décider des corrections à apporter ; 
• gérer le budget et affecter les ressources ; 
• suivre l’avancement du projet, etc. 

Lorsque l’outil de pilotage est utilisé sur un chantier de construction, il est plus aisé d’optimiser la gestion des plannings et la durée des chantiers, de limiter les surcoûts liés aux imprévus ou aux retards ou encore de coordonner l’ensemble des acteurs présents. 

La nécessité de l’outil de pilotage sur les chantiers de construction 

Un chantier de construction nécessite une gestion et une coordination parfaitement maîtrisées de la part de l’ensemble des opérateurs qui interviennent. Il est du devoir du responsable de chantier d’assurer le déroulement optimal des travaux. Il doit également suivre scrupuleusement les différentes étapes qui les composent, en respectant les délais et le budget. Ce n’est qu’en suivant ces consignes à la lettre que la livraison pourra avoir lieu dans les délais annoncés et sans dépassement financier.  

Le suivi de travaux sur un chantier est tellement complexe qu’il est aujourd’hui presque obligatoire de travailler avec un outil de pilotage. Intuitif et innovant, ce dernier permet de gagner en efficacité et en productivité. 

Grâce, entre autres, à des tableaux de bord et des rapports pertinents, ces outils digitaux permettent de diriger efficacement le projet du début à la fin et de prendre des décisions éclairées plus simplement. 

Toutefois, pour profiter pleinement de tous ces atouts, il est nécessaire de sélectionner avec soin la plateforme digitale avec laquelle travailler. De la même manière, cette mission doit être confiée au bon acteur.  

Entre EG et MOA : qui est le mieux placé pour sélectionner l’outil de pilotage du chantier ? 

Le MOA est présent à toutes les phases du projet

Le maître d’ouvrage (MOA) définit et pilote le projet. C’est lui qui prend les décisions, qui précise les objectifs du projet, son calendrier et son budget. En raison de leur position, les MOA devraient être en mesure de choisir et d’imposer le logiciel avec lequel travailler sur le chantier puisqu’il s’agit d’un acteur présent sur toutes les phases du projet.  

Or, comme expliqué en introduction, dans la majorité des cas, c’est l’EG qui sélectionne la solution de suivi de projets. Pourtant, cette dernière n’est pas la mieux placée pour prendre une telle décision. L’EG, en effet, est l’utilisatrice finale de l’outil de pilotage, elle coordonne les entreprises sur un projet de construction intervenant dans la phase exécution.  

Le MOA est lié à tous les corps de métier présents sur le chantier

Pour qu’un outil de pilotage soit adopté, l’ensemble des acteurs qui interviennent sur le chantier doivent pouvoir l’utiliser. Sur un projet de construction, seul le MOA est contractuellement lié à tous les corps de métier.  

À l’inverse, l’EG n’est attachée qu’à un seul acteur et intervient sur un temps défini du projet : la réception du produit final. Il semble donc évident que le MOA est le mieux placé pour définir quel outil correspond le mieux à l’ensemble des intervenants.  

Le MOA peut mieux maîtriser la confidentialité et l’accessibilité des données 

Il arrive que le client ne souhaite pas diffuser certaines informations. Dans ce cas, c’est le MOA qui est garant de la confidentialité des données. En lui laissant le soin d’imposer et de gérer l’outil de pilotage, il peut choisir qui accède aux données et la manière dont ces personnes peuvent intervenir. Au vu du taux de turn-over actuellement conséquent au sein des EG, il est crucial de maîtriser au mieux les accès à la plateforme digitale et de restreindre l’accessibilité des données.  

Miser sur une plateforme unique pour plus de fluidité

Notez que d’une manière générale, il est préférable de travailler avec un outil de pilotage unique. En effet, en multipliant les plateformes, vous multipliez également le temps nécessaire à leur déploiement qui comprend à chaque fois : 

• la création du projet dans l’outil ; 

• la mise en place des workflows ; 
• la mise en place et la gestion des accès utilisateurs, etc. 

De la même manière, vous devrez passer du temps à former les utilisateurs afin d’être certains qu’ils puissent retrouver les informations dont ils ont besoin. En bref, à chaque outil déployé, vous prenez le risque de perdre des informations et de la visibilité sur le suivi de projet. Vous perdez donc nettement en efficacité.  

De la même manière, il est préférable d’opter pour un seul outil pour toutes les équipes plutôt qu’un outil par équipe, par exemple. Là encore, vous multipliez les sources d’incompatibilités potentielles entre les outils (formats, nomenclatures, versionning, profondeur des informations, etc.). De nouveau, vous risquez de perdre du temps inutilement. En l’occurrence, chez Kairnial, notre outil BIM, qui s’adresse à l’ensemble des équipes, peut contenir un niveau de détails infini sur les objectifs de construction (contrairement à d’autres éditeurs qui n’offrent que la 2D, par exemple). Vous disposez donc d’un seul outil efficace avec lequel l’ensemble des collaborateurs peut travailler. 

Les avantages d’utiliser un logiciel de gestion de chantier ne sont plus à démontrer. Toutefois, pour une efficacité maximale, il convient de définir le MOA comme étant le décideur de la solution de gestion de projet. Ce dernier est le mieux placé pour occuper cette fonction. Opter pour le MOA comme le décisionnaire de l’outil de pilotage, en outre, c’est choisir le corps de métier capable d’imposer les standards de qualité de l’entreprise. Compte tenu des aléas qui surviennent sur un chantier de construction (hausse des coûts des matériaux, retard dans l’avancement du projet, etc.), il est indispensable de garder le contrôle sur ce qui peut être maîtrisé, comme, en l’occurrence, le choix de la plateforme de gestion de projet.